Une histoire d'amour sous la pluie d'Asie
Hong Kong, 1962.
À la faveur d’un emménagement commun
deux couples sont voisins.
Les Chan chez madame Suen.
Les Chow chez monsieur Koo.
Madame Chan est secrétaire et son mari
se déplace en Asie.
Monsieur Chow, journaliste, aimerait écrire
sur la chevalerie.
Tous deux soupçonnent tôt leur conjoint d’adultère
qu’ils veulent d’abord taire.
Les circonstances les rapprochent et les aident
à surmonter leur peine.
Il se consacre à la rédaction d’un roman
qu’elle lit ; loue son talent.
Les logements sont toutefois très animés :
du mahjong en soirée.
Pour plus de quiétude, il loue un appartement,
hors de tout mouvement.
Il la presse de venir lui rendre visite.
Elle se décide, hésite.
Elle monte les escaliers, fait demi-tour, part,
s’arrête, vient plus tard
lire son roman de chevalerie fini,
parle, pleure, puis rit.
Ses absences font jaser les autres locataires ;
mais elle désespère
de ne plus le voir
tard le soir.
Mille neuf cent soixante-trois, à Singapour,
Chow, chez lui, fait le tour ;
constate l’étrange disparition d’objets
et la cigarette é-
teinte, du rouge à lèvre imprimé sur le filtre.
Appels téléphoniques
sans parole ni souffle laissent Chow troublé.
Hong Kong, 1966.
En passant, madame Chan apprend de sa lo-
geuse l’exil des Koo,
partis s’installer en famille aux Philippines ;
et son propre exil
pour rejoindre, aux États-Unis, sa famille
pour finir réunie.
En passant, Chow apprend ces détails des nouveaux
occupants chez les Koo
et qu’une femme et son fils se sont installés
et logés à côté.
Chow s’arrête devant la porte, sourire aux lèvres,
S’y voit peut-être en rêve.
Au Cambodge,
Lors d’un périple,
Chow pose ses tempes
sur pierre qui récite
le récit des temples.