Film mexicain de Luis Buñuel (1962)
Les invités répètent à deux
Reprises leur entrée à la Villa,
Rue de la Providence, Mexico.
Les domestiques quittent ce lieu,
Sans explication, par petits groupes.
Le dîner débute par deux toasts et
Un plat principal éparpillé par terre.
Un ours et des brebis circulent
Non loin des cuisines où le chef
Et ses commis quittent les lieux.
Seul reste le maître d’hôtel, Julio.
Les invités passent au salon et
Apprécient le talent de la pianiste Blanca
Et son interprétation d’une sonate.
À une heure tardive, les invités
S’installent sur les canapés
Ou à terre pour y passer la nuit.
Au matin, un invité, écrivain, agonise ;
Un autre, médecin, prédit sa mort.
Alors, nombre de ces femmes et
De ces hommes tentent de sortir
De ce salon sans y parvenir.
Quand les nuits se succèdent, l’eau
Et la nourriture viennent à manquer ;
L’écrivain meurt et son corps entre-
Posé dans un placard émet une odeur
De décomposition désagréable ;
Les esprits s’échauffent pour un rien.
Des hommes détruisent le parement
D’un mur afin de percer une canalisation
Et de recueillir de l’eau.
Les brebis qui passaient par là offrent,
Sur un feu improvisé, un met acceptable.
À l’extérieur de la villa, l’inquiétude
Grandit face à cette situation.
Car le tragique s’insinue dans ce salon :
Retranché dans un placard,
Un jeune couple se donne la mort.
Puis, sans l’avoir prémédité,
Chacun se trouve précisément à
La place occupait au moment où
Blanca attaquait les premières notes
De la sonate qu’elle interprète une seconde
Fois, et tous de souhaiter maintenant
Quitter cette pièce et d’y parvenir, enfin.
Puis un Te Deum est donné en cathédrale
En présence des heureux rescapés.
La sortie de l’édifice religieux est
Malheureusement refusée aux fidèles
Ainsi qu’aux officiants.
Mais, alors que l’armée intervient
Dans les rues, un troupeau de brebis
Se dirige vers l’entrée de la cathédrale.
Ce qui ne s’explique demeure.