José Capablanca,

champion du monde d’échecs,

nous parle de ce film :

Je me suis rendu à Moscou en 1925

afin de participer

au Tournoi international.

Je découvrais une population

animée d’une passion

profonde pour le plateau

bicolore et les pièces

de ce jeu de société.

Un réalisateur vint même

me demander de participer

à un film témoignant

de cet enthousiasme.

Je lui affirmais n’être

pas comédien.

Il me convainc néanmoins

de n’être que moi-même,

et il me narrait

un scénario délirant où

il était question de cette passion

envahissante envers ce jeu :

D’un couple sur le point de se marier ;

de l’homme,

obnubilé par les stratégies

qui en oublie sa fiancée,

même lorsqu’il est à ses côtés –

son mouchoir posé à terre

le relance dans une partie ;

de la femme,

qui rompt les fiançailles

et, en pleine déprime,

se rend dans un pharmacie

où le préparateur, en train de jouer,

lui vend une Tour

plutôt qu’une fiole ;

de l’homme,

perché sur le parapet d’un pont,

qui hésite à sauter,

et finit par jeter à l’eau

les jeux encombrants ses poches ;

et puis, dans la rue, je rencontre

cette femme en colère

contre le jeu et la passion

qu’il provoque ;

afin de la faire changer d’avis,

je lui propose de venir

assister au tournoi ;

elle accepte et y retrouve,

dans la foule des spectateurs,

son fiancé.

Leur idylle renaît

dans la fièvre des échecs.