Un film animé réalisé par Norman McLaren en 1952
Fleur factice,
Pur produit
De la main
De l’homme,
J’ai grandi
Image par image
Sur une pelouse
Entre deux hommes,
Lecteurs de journaux
Et fumeurs de pipes.
En toute surprise,
Je me découvre
À leurs regards.
Et leur joie déborde,
Devient extase.
Ils me fixent,
Me hument,
Me cajolent.
Ils font des bonds.
Cette adoration
Tourne vite
Malheur, en
Tentative de possession.
Chacun me veut,
Rien qu’à lui.
Ils érigent une clôture
Qu’ils déplacent,
Tour à tour,
D’un côté,
De l’autre.
Cela ne suffit pas,
Et deux piquets
De clôture servent
D’armes de duel.
Ils en viennent
Ensuite aux mains,
À coup de poings,
Coup de pieds
Et coup de têtes.
Ils ne me voient plus !
Ils me marchent dessus !
Ils vont jusqu’à
Détruire leurs maisons.
Ils s’en prennent à
Femmes et enfants.
Ils finissent par s’entretuer.
Deux petits tertres de terre
Recouvrent leurs corps
Entourés des piquets ;
Et quatre autres pour les croix.
Ensuite, j’appelle ma sœur,
Ma jumelle de fleur,
Pour fleurir les deux tombes.
Une morale est-elle vraiment
Nécessaire à cette histoire ?