C'est "Le Classique"
Le rideau s’ouvre sur une artère
À l’indiscutable réalité au XIXe siècle :
Le boulevard du Crime.
Le récit du film met en scène
Des êtres dont la destinée
Est, en ce siècle, attestée.
Leurs interactions, en revanche,
Ne sont pas documentées.
Comme les personnages féminins,
Ils sont l’œuvre d’un poète
Propre à imaginer le regard de Deburau
Sur Garance, complice d’un vol
Perpétré par Lacenaire ;
Un poète capable de concevoir
Une scène aux Théâtre des Funambules
Où le mime s’éprend de la jeune femme
Avant de céder la place
À Frédérick Lemaître.
De là naît le secret amour
De cette femme désirée de tous
Pour le mime convoité, de son côté,
Par Nathalie, compagne de scène.
De périlleux entrelacs amoureux
S’effacent quelque temps
Derrière les succès bien réels
De Frédérick Lemaître en Macaire,
De Baptiste Deburau en Pierrot ;
Ils sont inscrits dans l’histoire de la scène.
Les déboires criminels de Lacenaire sont,
Eux, répertoriés par la chronique judiciaire.
Et les menaces que ce criminel
Délivrent au comte de Montray,
Devenu protecteur de Garance,
Pour inventées qu’elles soient,
Nous laissent coi ;
Des imprécations doublées,
Comme il se doit,
De nombreux de méfaits.
Car Lacenaire entend s’approprier
Ce qui ne lui appartient pas
Ou, à l’occasion, le détruire ;
Il est aussi de la tragédie finale :
La révélation à tous de l’amour
De Garance pour Deburau ;
Le désarroi de Nathalie
Et l’abandon de leur fils ;
L’aveuglement de Deburau ;
Le meurtre du comte ;
La fuite de Garance ;
La poursuite de Deburau,
Inefficace face à la foule
Du boulevard du Crime
Qui le noie,
Littéralement.